dimanche 20 mars 2016

LA TêTE CONTRE LA VIE

LXXIX



Le voyage m'endort.
Le battement de mon train-train
berce mon cœur.
Tchou-tchou...
Je suis loco.
Je suis dingo.
Je suis fou.
Je suis cinglé, cintré,
bon à mettre au placard!

Le voyage m'endort.
Dans un bruit étouffé,
mes yeux se ferment
comme les portières des voitures.
Je baisse la vitre et
penche la tête au dehors.
Le vent me caresse.
Ses grandes mains
sont douces sur mon crâne.
Je somnole.
Je souris, ivre de tendresse.

Le voyage m'endort.
Au travers de mes paupières mi-closes,
défile le paysage.
Voile de couleurs,
voile d'odeurs,
voile de sons.
kaléidoscope en trois dimensions
qui me trouble,
me donne des visions.


Un bus en feu dans la neige.
Un enfant tend les bras vers sa mère.
Un lapin se couche sous les taillis.
Une main arrache un collier.
Un homme pleure la tête contre un mur.
Une hirondelle sur un fil.
Une goutte d'eau gelée au bout d'une branche.
Mon visage brisé dans un miroir triste.
Mon visage triste dans un miroir brisé.

Le voyage m'endort.
Me réveillerais-je au terminus ?

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