dimanche 12 mai 2019

FLAMENCO


CXIV


Flamenco !
Let's go la guitarra !
Plus personne entre toi et moi.
Qu'un mur de son et les pétards sous nos talons.
Flamenco !

samedi 11 mai 2019

LE MANTEAU ROUGE

CXIII






Puisqu'on m'a demandé de tenir son bras

Et de voir l'aiguille s'enfoncer,

On n'a pas toujours de la chance
On se penche, on tombe, on avance.

On enfile le manteau rouge, et les arbres bougent et le ciel va tomber.

On sait pas demain, quel jour, quelle heure, ça va s'arrêter.

On se cache, on rampe, on avale, on se donne du mal à tenir debout.
On regarde en face, et le danger passe, alors y a qu'a tendre le cou.



De l'autre côté de la frontière,
Où les bananiers sont tombés,
On trouve des casques et des civières,
Les jeeps des brancardiers.



On est tous pareils, on n'a rien d'autre à faire
Que d'écrire sur un bout d'papier
La vie qu'on mène à l'autre bout d'la terre
Pendant qu'on voit les bombes tomber



Mais, de l'autre côté de le rivière,
T'as des hommes qui mangent des chiens,
Des femmes qu'ont peur de la lumière,
Qu'ont plus de lait dans les seins.



On s'dépêche, on arrive et on passe devant.
Y a p'être quelque chose à voir.
On s'arrête au bord du trou brûlant.
T'as quelqu'un qui vend à boire.



On enfile le manteau rouge, et les arbres bougent et le ciel va tomber.
On sait pas demain, quel jour, quelle heure, ça va s'arrêter.
On se cache, on rampe, on avale, on se donne du mal à tenir debout.
On regarde en face, et le danger passe, alors y a qu'a tendre le cou



Mais de l'autre côté de la frontière,
Où les bananiers sont tombés
On n'a pas toujours de la bière.
On s'demande c'qui s'est passé.



Mais, ferme les yeux, éteint la p'tite lumière,
Qu'on se souvienne plus de rien,
Ni des femmes tombées dans les rizières,
Ni les enfants morts de faim.



Un jour dans un fauteuil avec un cigare
'Bord de la Méditerranée,
T'as des tas d'gens qui viendrons pour me voir
Pour me d'mander de raconter
Mais y aura rien de plus pourri que ma mémoire.
Je n'saurai même plus compter.
Ma vie s'ra plus qu'un grand trou noir
Avec des cadavres enterrés.



On enfile le manteau rouge...

Gérard MANSET 

vendredi 10 mai 2019

BALCON

CXII


"J'ai toujours pensé que les habitants des appartements les plus hauts d'une tour d'immeuble, ont de la chance. De leur balcon, ils bénéficient de la lumière du soleil plus longtemps que les autres."

Voilà à quoi songe l'homme sur son balcon.

Et songe encore ...

"Quelle belle soirée. Les roses sont belles en ce début de mai.
J'aime Sophie.
Portera-t-elle une robe légère, me laissant admirer les formes merveilleuses de son corps?
Ai-je mis le vin blanc au frais ? Oui. Ne soit pas si nerveux. Relax Max. Elle t'aime.
Acceptera-t-elle ma proposition de vivre ensemble, dans cet appartement?
J'aimerai qu'elle réponde oui et que dans les années à venir nous partagions cette vue sur la ville. Qu'il sera doux de m’éveiller le matin et de la retrouver endormie à mes cotés. Partager les premières minutes de chaque jours avec elle. Quel bonheur à venir. Sophie, mon ange, ma princesse , reine de mon cœur.
Du haut de notre tour nous inonderons le monde de notre amour. Chaque jour sera nouveau. Chaque jour sera plus beau. Chaque jour à tes cotés sera un cadeau. J'avais imaginé te rencontrer, tomber sous le charme de ton regard, de ton sourire, de ton intelligence, de ta beauté, de ta liberté de parole, de pensée, d'agir. Tu es libre ma souveraine et jamais je ne ferais de toi ma prisonnière, ma chose, ma propriété. 
Fasse que je trouve les mots et l'attitude pour te permettre de vivre avec moi sans te sentir attachée, entravée, enfermée dans notre relation. 
Fasse que je sois assez fort pour respecter ton âme et ton corps. Trop d'hommes pensent encore qu'une compagne est une conquête, un territoire annexé, un bien conquis. Ils se trompent. 
Jamais Sophie ne sera ma propriété. Je serais son compagnon qui veille et l'accompagne sur le chemin de sa vie.
J'aime le chemin de ma vie. Ses méandres et ses raccourcis. Les paysages vus, les gens rencontrés, les expériences vécues, les moments partagés. Les amours passés et celui d'aujourd'hui qui cale mon pas sur les battements de nos cœurs."

Une sonnette retentit dans l'appartement.

mardi 7 mai 2019

BALLET

CXI


 

Le ballet de Bâle déboule dans le bal et emballe les badauds ébahis par la beauté des ballerines.

Maurice Béjart gerbe des étoiles sur les danseurs.

Pina Bauch ébauche des pointes sur le parquet.

Les claquettes de Carolyn Carlson, klaxonnent sur les quais de scène.

Vaslav Nijinsky kiffe les riffs énergiques de la musique de moujik.

Rudof Noureev se lève et rêve des lèvres de ses élèves.

Philippe Découflé pas dégonflé, décoiffe le défilé de sa démarche déjantée.

Angelin Preljocaj enrage de finir dans la cage des petits rats qu'il opéra.

Mickaïl Barychnikov se love dans les alcôves aux tentures mauves. 

Marie-claude Pietragala clôture le gala en régalant la galerie de ses élégants pas.


lundi 6 mai 2019

ELLE S'AMUSE



CX


Elle s'amuse avec ma bite.
Elle en fait des nœuds,
Des frites.
Elle la rappe, la coupe,
La mélange à la soupe.
Elle la maquille, la travesti,
Rejoue les scènes de la vie.

Elle la glisse dans sa poche,
Dans son sac,
Ses sacoches.
La trimbale partout.
Elle l'oublie parfois
Sur les comptoirs,
Dans les toilettes,
Les banquettes, les tiroirs.

Elle s'amuse avec ma bite.
La donne, la reprend.
Elle la distribue, généreuse,
sans limite.
Elle la trempe dans la peinture,
Dessine avec sur les murs,
Des mammouths, des bisons,
Rejoue la femme de Cro Magnon.

Elle s'amuse avec mon cœur aussi ...
Elle en fait des nœuds,
Du hachis.
Elle le rappe, le coupe,
Le mélange à la soupe.
Elle le maquille, le travesti.
Rejoue les scène de la vie.

samedi 4 mai 2019

THéATRE


CVIII



Au théâtre de la vie
Ton âme est en folie.
Le rideau s'ouvre.
Spectacle joli joli.
Une accalmie.

Au théâtre de la vie,
La foule applaudit
Ton âme épanouie.
Spectacle joli joli.
Une éclaircie.

Au théâtre de la vie
Ton âme est ravie
par l'éléphant paparazzi
et la baleine jolie jolie.
Une embellie

Au théâtre de la vie
ton âme fait des folies

vendredi 3 mai 2019

éGAREMENTS

CVII




Dans le grand bain
noir de sang
il nage.
Sur son nuage
le rêveur
pleure.
Sous cette pluie,
les loups
aux yeux de biche,
aux dents longues comme des soupirs
deviennent louves .
De ses bras tentaculaires
la télévision
fait des grands signes.
Elle  l'accueille
le serre jusqu'à l'étouffement.
La route est longue
jusqu'à la ligne d'horizon.
La route est longue
jusqu'à la frontière
entre le bien et le mal,
entre le yin et le yang,
entre le bleu et le jaune.
La route est longue
jusqu'à la ligne d'arrivée.
Il marche sous les balles des oiseaux mitrailleurs.
Il zigzague,
esquive,
feinte,
passe entre les balles,
entre les gouttes,
entre les lignes.
Il passe,
sain et sauf
enfin !
Il grimpe dans l'arbre millénaire
de la vie.
En haut de sa cime,
il voit le monde,
monstre fascinant.
Il sourit,
et plonge dans sa gueule
grande ouverte,
sombre,
aussi noire que le sang.
Il pleure.
Il rêve.
Il nage.

jeudi 2 mai 2019

A FOND LA CAISSE

CVI



A fond la caisse, bébé !
Desserre les freins
Largue les amarres
Laisse glisser, bébé !
laisse glisser
Sur la pente savonneuse
Coince la bulle
Pied au plancher
Mort aux vaches, bébé !
Avance, fonce, déboule
Taille la route
Fend la bise
 Pas besoin de sirène, bébé
Queue de poisson
Dérapage contrôlé
Accélération du palpitant
Mets y du cœur, bébé 
Avale du kilomètre
Bouffe de l'asphalte
Mord la ligne blanche
Droit devant
Direction le néant bébé !
A fond la gomme
Lâche les chevaux
Lâche la bride
Au galop 
Ventre à terre
Accélère
Accélère bébé !
Les grands espaces
L'ivresse de la vitesse
La liberté bébé
Y'a qu'ça de vrai !